Écoutes en mots

Une petite compilation de quelques textes récents, sonnants et dits sonnants.

Dire c’est agir
Au même titre que l’action in situ, le PAS – Parcours audio sensibles, et autres marches écoutantes, le mot, le texte, l’écrit, sont des vrais outils pour agir factuellement, concrètement. Qu’ils soient narrations mémorielles, traces, fictions poétiques, réflexions, formes hybrides, comme des pensées en mouvement, le fait de dire est une façon d’agir, pour moi très pertinente et efficiente.
Dire, c’est contribuer à faire exister, à faire exister un peu plus, à propager, partager, militer, et au final écouter.

Lignes d’échos
Deux lignes d’échos sont perceptibles de mon banc de pierre, où je suis installé à nuit tombante..
Des échos parallèles, générés par le train qui longe la ville en hauteur, arrivant de ma gauche, dans un axe Lyon Roanne, dont les sons cliquettent et percutent sur les collines à ma droite.
Le train lui-même reste invisible, la voie ferrée étant masquée par une ligne de bâtiments, ce qui nous propose une intéressante écoute acousmatique
Des échos perpendiculaires, essentiellement des voix, qui viennent de derrière, et rebondissent sur différents murs en face de moi.
Un faisceau de directions croisées.
Les effets acoustiques de ces échos, à la fois parallèles et perpendiculaires, se superposent à l’endroit-même de mon point d’ouïe, tout en restant tous deux parfaitement lisibles, intelligibles et localisables dans leurs mouvements spatiaux.
Une belle situation d’écoute, pour lire des trajectoires sonores surprenantes dans la ville, impulsées sans autre artifice que la topologie des lieux et l’organisation des bâtiments, dans l’espace d’une place dominée de collines avoisinantes.
Ma situation et posture d’écoute me font comprendre ici, sans outil technologique, si ce n’est une oreille extrêmement efficace, comment s’agence un espace auriculaire intrinsèquement riche, et plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord.

Installations de silences et d’écoutes
Le point d’ouïe trouvé, commençons par installer le silence, en tous cas celui de l’écoutant, le notre.
L’écoute pourra alors s’installer à son tour.
Nous jouirons dès lors des seuls sons des lieux et des ambiances du moment, comme d’une symphonie de paysages auriculaires.
Le projet parait simple, voire simpliste, mais il demande pour chaque lieu et moment une mise en situation contextuelle, souvent fragile, pour que la magie d’une écoute partagée opère.

Rythmes et récurrences
Mon rythme actuel depuis plusieurs mois. Je pars une bonne semaine, voire plus, jamais au même endroit, jamais avec les mêmes personnes, jamais pour les mêmes raisons. Je reviens pour deux ou trois jours, pose mes valises, les vide, fait une lessive, re-remplit mes valises, repars…
Rencontres et projets d’écoutes nourrissent de bien beaux moments nomades.

Laisser un commentaire