L’hiver s’est installée
Elle papillonne rude
Du duvet blanc flottant
Et des flocons fondants
Sur la peau chair de poule
Deux mois qu’il pleut beaucoup
Et voilà qu’il poudroie
Et voila qu’il blanchoit
Enfin l’hiver inonde
Et le ruisseau qui gronde
Il se fait écumant
Il se fait bouillonnant
Il se fait chuintant
Petit ru estival
Quasi torrentueux
Quand l’hiver s’installe
Je le suis de l’oreille
Il sillonne sonore
Gauche et droite dévale
Sillon traçant audible
Mon quartier qui s’entend
Par son ruisseau fluant
Je remonte son cours
Oreille droite inondée
Je redescends son cours
Oreille gauche inondée
Je le domine aussi
Passerelle enjambante
Aux lattes verglacées
Surplombant le ruisseau
Stéréo de deux eaux
Équilibre liquide
Aspergence glissante
Après des prés gelées
Des collines blanchies
Le voici citadin
Et caressant les murs
Murs guidant escarpés
Il passe sous la place
Coupure silencieuse
Il ressort du tunnel
En se faisant entendre
Il s’écoule fébrile
Après des temps arides
Il ruisselle à tout va
Impétueux liquide
Il m’abreuve l’oreille
Qui l’a connu si triste
Muet d’assèchement
Tari dans le silence
Il faut rester à flot
Se couler dans l’hiver
Écoutant fasciné
Au fil des eaux courantes.