Un PAS, une marche d’écoute, ne sont pas une fin en soi, sinon ils risquent fort de rester à l’état d’une animation somme toute superficielle, même si l’expérience est agréable à vivre.
Que ces parcours d’écoute s’inscrivent dans un temps court ou au sein d’une résidence d’écriture plus conséquente, ils doivent, pour moi, contribuer à creuser quelques questionnements, selon les lieux et les contextes. Il me faut pour cela, via ces outils et écritures de terrain, alimenter une recherche autour d’une écoute écosophique, comme une bâtisseuse, fondatrice et agitatrice de paysages sonores vivants, partagés.
Parmi les problématiques, citons-en quelques unes sans chercher à les hiérarchiser, ni à les détailler ici :
L’approche esthétique d’un paysage sonore, la recherche du plaisir d’écouter ensemble, du geste sensible pour faire émerger de nouveaux territoires auriculaires, les construire et à les vivre collectivement.
La recherche d’un ralentissement, d’une décélération, d’une économie de moyens en mode mobilité douce.
Le repérage, l’inventaire, la préservation et/ou l’aménagement de zones calmes, apaisées, comme des oasis acoustiques protégés.
La mise en écoute de scènes acoustiques favorisant des postures bienveillantes, avant tout relationnelles et humanistes.
L’approche écologique, voire écosophique, montrant les richesses et les fragilités des écosystèmes.
L’urgence qu’il y a de cohabiter sereinement dans nos espaces communs, urbains ou non, avec tous leurs résidents, quels qu’ils soient.
L’obligation pressante de porter attention à nos milieux de vie, et d’en prendre soin .
L’importance d’une approche sociétale, avec l’écoute comme une façon de mieux s’entendre, communiquer, construire collectivement…
Le fait entreprendre des réflexions, des aménagements où le sensible et les techniques, technologies, sciences, sont convoqués dans une approche indisciplinaire féconde.
Certes je le redis souvent, et j’aime à le répéter, marcher en portant notre attention, notre écoute sur le monde ambiant, nous ouvre de multiples perspectives, des champs d’action que j’espère innovants et à portée d’oreille. Cogitons et pratiquons ceci pour que nous puissions, modestement, à l’échelle de nos écoutes, de nos échanges, vivre de la façon la plus apaisée et respectueuse que possible, dans un monde aussi incertain que turbulent.